Entretiens et tables rondes

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1. Table des hommes, des mets et des mots

en langue française

Samuel Leturcq, directeur des PUFR, et Florent Quellier, directeur de la collection, présenteront le projet et les premiers résultats de cette aventure éditoriale de mets et de mots en langue française, déjà forte d’une vingtaine de titres et établiront un échange constructif avec le public autour de thèmes qu’ils présenteront chacun à leur manière. En 2009, les Presses universitaires de Rennes (PUR), les Presses universitaires François-Rabelais (PUFR) et l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation (IEHCA) se sont associés pour développer la première collection en langue française, exclusivement consacrée aux cultures alimentaires des sociétés d’hier et d’aujourd’hui. L’ambition de « Tables des Hommes » est de devenir la collection de référence en français dans un champ scientifique pluridisciplinaire largement dominé par les Food Studies anglo-saxonnes, et de proposer aux étudiants et au grand public des ouvrages universitaires retravaillés, des synthèses de qualité, des traductions d’ouvrages étrangers.

Samuel Leturcqmaître de conférences en histoire médiévale à l’université de Tours, est directeur des Presses universitaires François-Rabelais et a publié entre autres :

– La vie rurale en France au Moyen Age, Paris, Armand Colin, 2004, 180 p. (coll. « Cursus ») ;

– Un village, la terre et ses hommes. Toury-en-Beauce (XIIe-XVIIIe s.), Paris, CTHS, 2007 (565 p.).

Florent Quellier, maître de conférences-HDR en histoire moderne, à l’université de Tours, est directeur de la collection « Tables des Hommes » (v. p. ***)

2. A la table des cuisiniers

et des critiques gastronomiques

Des entretiens et des échanges entre cuisiniers et critiques gastronomiques permettront au public de mieux comprendre comment s’élabore la création en cuisine, comment s’opère dans les guides la sélection des mets, comment se concilient les goûts des uns et des autres pour une meilleure satisfaction des gourmets.

Oliver Bellin

Après son apprentissage et un grand tour de France gastronomique, qui l’emmène dans les plus grandes cuisines, dont celle de Joël Robuchon, son mentor, Olivier Bellin rentre chez lui dans le Finistère. En 1998, il reprend l’Auberge des Glazicks, entreprise familiale tenue par sa mère et sa grand-mère, à Plomodiern. Sa créativité, alliée aux délices du terroir breton, donne très vite naissance à une cuisine gastronomique, originale et pointue. Le blé noir devient par ailleurs son produit fétiche. Le guide Michelin récompense ce talent et ce perfectionnisme, dès 2005, par une étoile. La deuxième est acquise en 2010. A ces distinctions culinaires, s’ajoute sa nomination au titre de chevalier des Arts et des Lettres. Il a publié :

  1. – Saveur blé noir en Finistère, Collection « Carnet de chef », Romain Pages ÉditionsSommières, 2007 ;

  2. – Écailles et coquilles, Poissons & crustacésRomain Pages ÉditionsSommières, 2008 ;

  3. – Bretagnepêche et cultures marines Romain Pages Éditions, 2010 ;

  4.  Poissons et Crustacés, éd. Romain Pages, 2011 ;

  5. –  Les goûts du voyage, éd. Salaun Evasion, 2014 ;

  6.   Trop bon le pâté Hénaff, éd. Ouest-France, 2014.

Sébastien Demorand

Bientôt vingt ans qu’il parcourt la France et le globe, les cinq sens en éveil, pour y déceler les meilleures tables, les chefs de demain, les produits d’exception. De cette passion pour la bonne chère est née une culture gastronomique hors-normes, que Sébastien Demorand met régulièrement à la disposition des médias. De la presse écrite à la télévision (il fut juré dans MasterChef sur TF1), il est à l’antenne de RTL tous les dimanches matins, dans l’émission « Maison-Jardin-Cuisine ». C’est aussi un fidèle collaborateur des festivals internationaux « Omnivore » qui célèbrent depuis onze ans la cuisine avant-gardiste et les jeunes chefs. Il a publié :

– Dans le frigo des chefs, Tana Edition2005 ;

– Cantines : Recettes cultes corrigées par les chefs (avec Emmanuel Rubin et Jérôme Bryon pour les ill.), A. Viénot, 2006 (146 p.) ;

-Les cuisines de la critique gastronomique (avec Bénédicte Beaugé), Seuil, 2009 (113 p.) ;

-Petit traité de philosophie charcutière (avec Vincent Sorel), Éditions du Rouergue, 2011 (68 p.).

Marc Esquerré

Marc Esquerré est rédacteur en chef du Guide Gault & Millau France. Il a visité plus de 15 000 tables, et il a près de 150 000 chroniques sur les hôtels et restaurants à son actif. Mangeur curieux, Marc Equerré aime en effet aussi les chiffres ! Logique, il a été professeur de mathématiques et ludographe, avant d’intégrer l’univers de la gastronomie. Le tournant a eu lieu en 1985, lorsqu’ il commence à écrire sur le tourisme et la gastronomie. Après diverses collaborations pour des guides gastronomiques (dont le Petit Futé), il entre au Gault & Millau en 1996. D’abord responsable des enquêtes en Normandie, il est depuis 2003 le rédacteur en chef du Guide France et dirige une trentaine de correspondants et enquêteursAuteur de près de 80 ouvrages dans le domaine de la gastronomie, du tourisme et des jeux de l’esprit, il a écrit notamment :

– Tout sur le vin en 365 jours, éd. 365 ;

–  Entrainement cérébral, éd.365 ;

– Enigmes littéraires, éd.365.

Pascal Favre d’Anne

Savoyard d’origine, Pascal Favre d’Anne fait ses débuts chez Marc Veyrat à Annecy, puis à l’ambassade de France à Bogota. C’est en septembre 2006 que Pascal Favre d’Anne et son épouse Mathilde décident d’ouvrir leur propre restaurant : Le Favre d’Anne à Angers sur les bords de la Loire. En 2008, Pascal Favre d’Anne est élu Jeune talent 2008 au Gault & Millau, obtient sa première étoile au guide Michelin et est élu jeune chef de l’année par le guide Pudlo. Sa table ne désemplit plus. Et pourtant, coup de théâtre, le chef ferme son établissement en 2014, avec l’envie de se ressourcer, de voyager. De la Mongolie, du Viet Nam, de la Thaïlande, du Japon, de la Chine, de l’Afrique du Sud et de l’Inde, il rapporte des idées neuves pour une nouvelle carte et un nouveau restaurant « Le loft culinaire ». Pour ce travail tout en subtilité, mais sans artifice, le Guide Michelin lui a réattribué, dès février dernier, une étoile.

3. A la table des écrivains

Il s’agira, à travers les goûts de quelques écrivains du XVIe siècle au XXe siècle, de percevoir les rapports qu’ils entretiennent avec la nourriture, l’intérêt qu’ils portent à la sociabilité. Au-delà, on pourra essayer de mesurer l’incidence de ces goûts sur l’écriture de leurs œuvres et leur conception de la vie.

Françoise Argod-Dutard

Françoise Argod-Dutard est responsable scientifique des Lyriades et des Rencontres de Liré depuis leur création en 1999. Agrégée de lettres modernes, docteur en linguistique et habilitée à diriger des recherches, elle a été professeur de langue française à l’université Michel-de-Montaigne-Bordeaux 3 où elle a enseigné le français langue étrangère, l’histoire de la langue et la stylistique. Parallèlement, elle a assuré des cours de phonétique et de linguistique appliquées au département d’orthophonie de l’université Victor-Segalen-Bordeaux 2. Chargée de mission à la formation des maîtres, elle a été responsable de l’ensemble des concours de recrutement de l’université Michel-de-Montaigne. Elle s’intéresse donc tout particulièrement à la pédagogie des lettres et de la langue française, à ses variétés et à son histoire. Elle a publié de nombreux articles et ouvrages dans ces différents domaines, tout en s’attachant à l’histoire de la langue et de la culture au xvie siècle, et notamment à l’écriture de Joachim Du Bellay et à celle de Montaigne. Parallèlement, elle s’est intéressée à la culture de la vigne et du vin : elle fait partie du comité littéraire de la Cité internationale des civilisations du vin de Bordeaux et a participé à la rédaction d’un ouvrage, dont elle a dirigé l’édition dans la collection Bouquins de R. Laffont, et publié une cinquantaine d’articles parmi lesquels une dizaine sur la langue et la culture du vin :

– L’Écriture de Joachim Du Bellay : le discours poétique dans Les Regrets. L’orthographe et la syntaxe dans les lettres de l’auteur (120 tableaux, graphiques et cartes, Genève, Droz, nouvelle édition commentée 2002, 530 p.).

– Le livre III des Essais de Montaigne (en collab. avec J.-Yves Pouilloux), Armand Colin, 2002 ;

– Des signes au sens : lectures du livre III des Essais de Montaigne (en collaboration), Paris, Champion, 2003 ;

– Voyage aux pays du vin et de la vigne (participation et direction, avec P. Charvet, S. Lavaud, éd. Laffont, coll. « Bouquins », 2007, 1300 p., prix Philippe de Rotschild) ;

– « Le vocabulaire de la vigne et du vin dans la traduction de L. Meigret (1540) du De re rustica de Columelle », actes du colloque Le vin dans ses œuvres, mai 2001, Bordeaux, 2003 ;

– « Les mots du vin au xvie siècle », colloque du Puy en Velay Le boire et le manger à la Renaissance, septembre 2003, Le Puy, 2004 ;

– « De vieux millésimes ‘bien en bouche’ », Mélanges offerts à Bernard Cocula, PUB, 2005 ;

– « De caves en paradis : un imaginaire du vin », Mélanges offerts à G. Peylet, à paraître en 2016 ;

– Participation à lEncyclopédie du cognac (dir. M. Guillard), 2016.

Jacques Baulande (président)

Normalien, agrégé de lettres modernes, Jacques Baulande a une expérience professionnelle étendue de l’enseignement : après avoir été lecteur à l’université de Leningrad (URSS), puis « lecturer » à l’université Monash de Melbourne (Australie), «senior-lecturer» à l’université Makerere de Kampala (Ouganda), responsable du département de français, il a exercé comme professeur au collège et au lycée d’Ancenis (44). Ces fonctions ont été complétées par de nombreuses activités associatives, notamment à La Turmelière à Liré (49) où il était responsable des classes du patrimoine Du Bellay, à la Fédération nationale des maisons d’écrivain et des sites littéraires où il a fait partie pendant trois ans de la commission des « activités pédagogiques. » Membre du conseil scientifique des Lyriades de la langue française, il rédigé un projet de parcours touristique et littéraire sur les bords de la Loire (Maine-et-Loire) dans le cadre du dossier de la « Cité internationale de la langue française » et s’est investi dans l’étude sur la toponymie de six communes du val de Loire, autour de Liré, que dirige Stéphane Gendron. Une relation amicale de trente ans avec Julien Gracq l’a amené à participer aux Journées qui ont été consacrées à l’écrivain en 2013, organisées à Saint-Florent-le-vieil par M. Hervé de Charette et Dominique Rabourdin, sur le thème : la visite au grand écrivain. Toutes ses activités ne l’ont pas empêché de s’investir dans l’écriture. Il a ainsi publié en 2006 deux articles dans le numéro de 303 sur Julien Gracq, des romans, contes et récits :

– Le caméléon de la Pompie, conte autobiographique et fantastique, éd. Amalthée, 2008 ;

– Le Tombeau de Leningrad, évocation romancée des deux années passées dans cette ville, éd. Jets d’encre, 2011 ;

– Le Rêveur du Beuvray, roman initiatique marqué le souvenir du Grand Meaulnes, éd. Jets d’encre, 2013 ;

– Les Oubliés du sous-sol, conte pour enfants, éd. Jets d’encre, 2013 ;

– Les derniers jours du Barakal, roman « d’histoire-fiction », éd. Jets d’encre, 2014 ;

– Contes et récits de ma ruelle, éd. Jets d’encre, 2016.

Eric Francalanza

Agrégé de lettres modernes, Eric Francalanza est actuellement professeur des universités (Université de Bretagne occidentale – Brest) et directeur de l’EA 7289 (CECJI-Centre d’étude des correspondances et journaux intimes-UBO). Il est spécialiste de la littérature française du xviiie siècle. Il a passé un doctorat en 1999 sous la direction du professeur Roger Marchal à l’université de Nancy II et, en 2006, une habilitation à diriger des recherches, patronnée par le professeur François Moureau à la Sorbonne (Paris IV). Il a été de 2000 à 2009 maître de conférences à l’université Michel de Montaigne-Bordeaux III avant d’être élu professeur à l’université de Bretagne occidentale. Il est directeur de publication des Travaux de littérature (série annuelle éditée chez Droz à Genève). Ses domaines de recherches concernent : Littérature et société au 18e siècle (critique de la réception, milieux littéraires et genres de la marge, notamment correspondances et périodiques) ; la poésie de 1760 à 1820 ; la poétique du genre narratif de Challe à Mme de Krüdener ; l’histoire littéraire (historiographie et méthodes de l’histoire littéraire, sécularités et transitions, imprimé/manuscrit, pérennité des Lumières). Il a publié un grand nombre d’ouvrages et d’articles parmi lesquels, certains concernent plus particulièrement le thème du festival :

– La Sociabilité en France et en Grande-Bretagne au Siècle des Lumières, tome III : Valérie Capdeville et Éric Francalanza [dir.], Les Espaces de sociabilité, Paris, éditions Le Manuscrit, 2014, coll. Transversales (314 p.) ;

– « Cosmopolitisme et mondanité dans la seconde moitié du dix-huitième siècle : le cas de Suard », Vie des salons et activités littéraires, de Marguerite de Navarre à Mme de Staël, études recueillies et publiées par Roger Marchal, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 2001, coll. « Publications du Centre des Milieux littéraires » (pp. 83-94) ;

– « Vin, repas et société dans les Illustres Françaises », La Vigne et le vin dans la littérature moderne et contemporaine, textes réunis par Michel Prat, Eidôlon, Bordeaux, 2001, pp. 73-90 ;

– « La violence dans les Illustres Françaises de Robert Challe », Imaginaire et inconscient. Etudes psychothérapiques, n° 4, Le Bouscat, L’Esprit du temps-PUF, 2001 (pp. 115-132).

Jean-Luc jaunet

Agrégé de Lettres, Jean-Luc Jaunet a enseigné dans divers lycées de France, au Maroc (CPR de Meknès) et en Côte d’Ivoire (ENS d’Abidjan). Nommé Inspecteur pédagogique régional de Lettres dans l’académie de Nantes en 1992, après avoir exercé cette mission dans l’académie de Rennes, il a occupé ensuite la fonction de doyen du collège des inspecteurs pédagogiques régionaux, puis celle de délégué académique à la pédagogie. Il a contribué à des ouvrages pour les classes préparatoires scientifiques et est co-auteurs de plusieurs manuels scolaires de collège. Il est tout particulièrement intéressé par la collecte des initiatives pédagogiques de terrain qu’il a contribué à valoriser et à fédérer à travers la création d’un pôle pédagogique académique. Il se passionne également pour les rapports littérature-peinture sur lesquels il a travaillé au sein même du Musée des Beaux-Arts de Nantes. Membre de longue date des Lyriades, ancien responsable du comité pédagogique en charge des actions Lyriades-Jeunesse, qu’il a créées en 2008, il est, depuis sa retraite, le représentant du Recteur de Nantes au sein de l’association des Lyriades qu’il préside. Responsable de la Revue des Lyriades depuis 2016, il a publié dans le dernier n° 3 un article sur Huysmans : « Les mets et les maux dans l’œuvre de Huysmans ».

Gérard Peylet

Gérard Peylet, professeur émérite de littérature moderne et contemporaine à l’université de Bordeaux-Montaigne, est d’abord spécialiste de la littérature de fin de siècle à laquelle il a consacré trois ouvrages, Les évasions manquées ou les illusions de l’artifice dans la littérature fin de siècleLa littérature fin de siècleHuysmans, la double quête. Il a travaillé aussi sur la littérature romantique, publié les lettres d’Egar Quinet à sa mère (en 4 volumes), écrit un ouvrage sur George Sand, Le Musée imaginaire de George Sand. Il a dirigé ensuite le Lapril (Laboratoire Pluridisciplinaire de recherches sur l’Imaginaire) de 1998 à décembre 2015. Dans ce cadre, il a dirigé ou co-dirigé de nombreux volumes collectifs sur l’imaginaire et les mythes. Président de l’ARDUA (Association Régionale des Diplômés d’Aquitaine), qui remet un grand Prix littéraire chaque année, il vient de créer une collection « Présence de l’écrivain » aux éditions de la Passiflore. Président de l’ARAL depuis mai 2015, il organise en mai 2016 un festival itinérant « Vivre le paysage en Limousin ».

 Les évasions manquées ou les illusions de l’artifice dans la littérature fin de siècle, Champion, 1986 ;

– La littérature fin de siècle, de 1884 à 1898 : entre décadentisme et modernité, Vuibert, 1994 ;

 La littérature fin de siècle, Huysmans, la double quête, L’Harmattan, 2000 ;

– Le Musée imaginaire de George Sand, Nizet, 2005 ;

– Lettres d’Egar Quinet à sa mère (édition avec Simone Bernard Griffiths en 4 volumes), Champion, 1995-2008.

  1. Nourritures exotiques.

emprunts et métissages

Les langues deviennent autres et s’enrichissent tout autant que leurs locuteurs autour de la table. Le français et l’anglais, contrairement à certaines idées reçues qui n’évoquent qu’une forme d’impérialisme de la langue de Shakespeare et de Steinbeck, ont vu leur lexique évoluer grâce à une étonnante porosité. Une promenade philologique suffit à montrer que les apports respectifs continuent d’enrichir le lexique des deux langues étudiées. Quelques exemples contemporains seront choisis (fast food, junk food, veganisme, locavore, snacking, doggy bag…), pour montrer quels reflets ils donnent de l’évolution de la société, quelles tendances se dessinent pour une « francisation » des mots ou la création et la diffusion d’équivalents en français. Les rituels gustatifs sont partout révélateurs de codes sociaux, se livrent aux traditions et se heurtent à une altérité plus ou moins accueillante ou réticente. La Tunisie en offre des exemples mais aussi le Maroc. Ces perspectives de médiations interculturelles seront illustrées à partir de recherches de terrain et de l’exploitation littéraire d’auteurs marocains tels que Driss Chraïbi, Fouad Laroui, Tahar Ben Jelloun ou Ahmed Sefrioui. Mais si la littérature africaine en langue française offre souvent des notations sur la nourriture, les sujets consacrés principalement à la cuisine ou à la table sont relativement rares. Trois romancières qui traitent ce sujet de façon personnelle et originale seront évoquées : Maryse Condé, Aminata Sow-Fall et Calixthe Beyala. Ce parcours devrait montrer qu’emprunts et métissages sont constants dans les langues de spécialités comme dans les usages courants et constituent une source d’enrichissement pour le lexique et la sémantique.

Jean-François Charreau

Né à Angers où il a toujours vécu, Jean-François Charreau a derrière lui une carrière de professeur de lettres classiques en Lycée, et, en parallèle, de formateur d’adultes, comme à l’Institut Municipal d’Angers dont il a été directeur. Ses relations avec l’Afrique durent depuis plus de 30 ans, constituées d’actions de développement dans les domaines de l’urbanisme, de l’enseignement et de la culture, au cours de nombreux voyages. Il s’est acquis, par des études assidues depuis trente ans, une réputation de spécialiste du roman écrit en français par des Africains. Il donne chaque année des conférences sur des thématiques variées (relation des écrivains africains avec la langue française, entrée des femmes africaines dans la littérature, les enfants-soldats…) et sur des écrivains, comme Gaston-Paul Effa, Tierno Monénembo, Fatou Diome, Amadou Kourouma, Léonora Miano,

Habib ben salha

Docteur d’etat et professeur à la faculté des lettres, des arts et des humanités de Manouba à Tunis, Habib Ben Salha est chef du laboratoire des littératures maghrébines, francophones, comparées. Producteur d’une émission radiophonique Intersignes et d’une émission TV Ponts et Passerelles, il est aussi l’auteur d’une série de travaux consacrés à la littérature maghrébine, notamment :

– L’intensité de l’éphémère, Benévent, 2006 ;

-Le roman maghrébin de langue française aujourd’hui ; Ruptures et continuité (dir. d’actes de colloque, faculté des lettres de La Manouba), Tunis, 2008.

Christine jaquet-pfau

Maître de conférences au Collège de France, Christine Jacquet-Pfau est également membre du laboratoire Lexiques, Dictionnaires, Informatique (universités de Paris 13-Nord et de Cergy-Pontoise) et enseigne à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO). Ses travaux et ses publications portent sur la langue française, et plus particulièrement sur le lexique et la (méta)lexicographie. Elle s’intéresse à la variété lexicographique, aux mots empruntés par le français à d’autres langues, aux variations orthographiques, à la féminisation des noms de métiers et à la terminologie. Son domaine d’analyse de l’évolution actuelle de la langue est essentiellement constitué par les dictionnaires, imprimés ou sur support électronique. Un autre axe privilégié de ses recherches est l’analyse des dictionnaires et encyclopédies du xixe siècle. Elle est aussi directrice de la collection « La Lexicothèque » aux éditions Lambert-Lucas (Limoges), codirectrice des Cahiers de lexicologie et membre de plusieurs comités de lecture de revues en sciences du langage (Cahiers de lexicologie, Carnets d’Ateliers de Sociolinguistique, Dicorevue, Neologica…). Depuis septembre 2014, elle préside le Collège éducation et enseignement supérieur chargé de la terminologie auprès de la Commission d’enrichissement de la langue française. Parmi ses publications on peut signaler :

– « Les pratiques alimentaires, un domaine ouvert aux emprunts : analyse en français et en tchèque », avec Hildenbrand Zuzana et « L’évolution du monde professionnel à travers les emprunts en français et en polonais », avec Bobińska Anna et Kacprzak Alicja dans Emprunts néologiques et équivalents autochtones en français, en polonais et en tchèque, Hildenbrand Zuzana, Kacprzak Alicja et Sablayrolles Jean-François (éds), Limoges, Lambert-Lucas [sous presse] ;

– « Dans le sillage de la gondolière. Féminisation des noms de métiers : usages, ambiguïtés, stratégies », in Willems Martine (dir.), Pour l’amour des mots, Bruxelles, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 2009, p. 179-197 (« collection générale, série Lettres ») ;

– « Discours lexicographique sur les emprunts au xixe siècle », in Steuckardt Agnès, colloque Les dictionnaires et l’emprunt (16e-21e siècle), Université d’Aix-en-Provence, 28-29 mai 2009, Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 2011, p. 185-202 ;

– « ‘L’école pour tous’ du xixe siècle face à la diversité des usages : normes, pratiques et évolution », in Argod-Dutard (dir.), Le français, une langue pour réussir, Sixièmes Rencontres de Liré, 2012, Presses Universitaires de Rennes, 2014, coll. « Interférences », p. 59-72 ;

– « Élaboration et destinée d’une encyclopédie à la fin du xixe siècle : les trente-et-un volumes de La Grande Encyclopédie. Inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une Société de savants et de gens de lettres (1885-1902) », Éla (Études de linguistique appliquée), Revue de didactologie des langues-cultures et de lexiculturologie, Lo Nostro M. et Rey C. (coord.), La dictionnairique, n° 177, janvier-mars 2015, Paris, Didier Érudition- Klincksieck, p. 85-100 ;

– « Vingt ans après, le destin des Rectifications de l’orthographe de 1990 dans les dictionnaires : l’exemple du Dictionnaire Hachette, du Petit Larousse illustré et du Petit Robert », Cahiers de lexicologie, Jacquet-Pfau Christine et Mathieu-Colas Michel (dir.), « Dictionnaires et orthographe », n° 97, décembre 2010, p. 31-54 ;

– « Norme et usages orthographiques à travers trois dictionnaires de langue contemporains », in Carnets d’Atelier de Sociolinguistique, n° 5, 2011, Rey Christophe et Reynés Philippe (éds), Dictionnaires, norme(s) et sociolinguistique, 2012, Paris, Éditions l’Harmattan, p. 139-159.

Julien Kilanga Musinde

Julien Kilanga est professeur à l’université d’Angers, directeur de la filière didactique des langues, français langue étrangère, directeur du Centre d’études de langue française pour étrangers et membre du laboratoire CERIEC. Il fut directeur puis chef de la division de la langue française et des langues partenaires à l’Organisation internationale de la Francophonie. Il a été recteur de l’université de Lubumbashi 1990-1997) et a gravi tous les échelons académiques comme enseignant-chercheur dans la même université. Il est membre du comité scientifique des Lyriades de la langue française depuis 2008, membre du comité scientifique du projet ELAN (Ecole et langues nationales en Afrique). Il a obtenu plusieurs distinctions : une médaille d’or des Arts, sciences et Lettres décernée par la présidence de la République démocratique du Congo (2006), une médaille des compagnons de Joachim Du Bellay à Liré (2008), une médaille du Centre Michel de Montaigne à Bordeaux, une médaille de l’université d’Angers décernée par le président de l’université d’Angers à l’occasion du colloque organisé par l’université de Lubumbashi en son honneur en novembre 2014, la médaille des Mots d’or de la Francophonie pour son recueil de poèmes Au creux de mon être traduit en grec. Il est lauréat du Prix de poésie libre de l’Association Europoésie (2011). Il a été décoré d’une médaille d’or des valeurs francophones de l’Association Renaissance française (2015). Il est auteur de plusieurs ouvrages, notamment :

– Langue française en Francophonie. Théorie et pratiques, Paris, L’Harmattan, 2009 ;

– Langue française en contexte multilingue congolais. Structure et méthodologie d’enseignement, Paris, L’Harmattan, 2009 ;

– Retour de Manivelle, Paris, Riveneuve, 2008 (roman) ;

– Jardin Secret (roman), Paris, Acoria, 2010 ;

– Au creux de mon être (recueil de poèmes en français et en grec), Paris, éditions du cygne, 2010 ;

– Mondialisation, cultures et développement, Paris, Maisonneuve Larose, 2005 ;

– Francophonie et gouvernance mondiale : vues d’Afrique, éd. Riveneuve, 2012 et Edition et enseignement des littératures francophonesRiveneuve éditions, 2014.

La langue française et les langues africaines en dialogue à table

Les métissages et les emprunts entre le français et les langues africaines se sont faits naturellement au fil de l’histoire que la France et les pays africains ont nouée et continuent de tisser. Ce partage et ces influences sont visibles dans un bon nombre de pratiques et notamment les spécialités culinaires. Il s’agira donc de découvrir avec Julien Kilanga-Musinde ce dialogue linguistique à la table des Lyriades.

Yannick le Boulicaut

Yannick Le Boulicaut est professeur des universités (11e section CNU) et enseigne à l’université catholique de l’Ouest où il a été responsable du master recherche et du doctorat « Interculturalité » tout en étant enseignant-chercheur au CRILA (Centre de Recherches Interdisciplinaire) de l’université d’Angers. Représentant pour la France de la Fondation Joseph Conrad, il publie sur l’auteur depuis de nombreuses années dans L’Epoque ConradienneConradianaLes Editions du TempsEllipsesL’HarmattanLes Cahiers du CIRHiLL. Il a communiqué sur Joseph Conrad lors de congrès en France (universités d’Angers, de Limoges, de Lille, de Lyon, de Toulouse) et à l’étranger (Universités de Pise –Italie, de Lublin –Pologne-, Colgate University, University of Vancouver, Southern Illinois University at Edwardsville, St Edward’s, Texas Tech University –USA, Amsterdam–Pays-Bas). Il enseigne la littérature anglaise, la traductologie, la philologie anglaise et la photographie à l’université catholique de l’Ouest (Angers). Photographe naturaliste, primé au niveau national et international, il intervient souvent sur la thématique de la taxonomie et la traduction, anime des ateliers pour enfants sur les noms d’oiseaux et sur la photographie de nature. Il est co-auteur de Miroir de Loire-Mirror of the Loire, anthologie de haïkus sur la Loire réalisée par Patrick Gillet et Y. Le Boulicaut qui a traduit les haïkus et les a illustrés de ses photographies (Editions Patrimoines et Médias, Octobre 2015). Ses dernières publications relèvent de ces différents domaines :

– Etymologiques, histoire de mots-histoire des motsCahiers du CIRHiLL, N°33, L’Harmattan (262 p.), 2010 ;

– Etymologie et Exégèse littéraireCahiers du CIRHiLL, N° 35, L’Harmattan (265 p.), 2011 ;

– « De l’emprisonnement à la peine capitale chez Joseph Conrad » in Récits de prison et d’enfermement, sous la direction de C. Dumas & E. Fishback, Presses Universitaires d’Angers, 2010 (10 p.) ;

– “From faithful recording to true expression ; Conrad’s treatment of perspective, depth of field and light in ‘The Lagoon’, The Rescue, ‘The Secret Sharer’ » in L’Epoque Conradienne n°36, Editions PULIM, Limoges, août 2010 (10 p.);

-“Crossing Cultural Lines In ‘The Rescue’ in Joseph Conrad and the Orient», Vol. XXI, Conrad: Eastern and western Perspectives, Lublin, Maria Curie University Press, distributed by Columbia University Press (USA), 2012 (20 p.);

– «Des armes de crocodile ou l’invention au service de la création littéraire» in Les Cahiers du CIRHiLL N°38 (sous la direction de D. Lévêque), L’Harmattan, 2012, 11 p.;

– There’s no such thing as a candid photograph, publication en ligne in Images of Decolonization-Images de la décolonisation ( http://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00821522/); programme de l’Agrégation 2013 par SARI (Société d’Activités et de Recherches sur les mondes indiens), sous la direction du Pr. G. Ganathapy, introduction de Cornelius CROWLEY, Université de Cergy-Pontoise, février 2013;

– « L’œil du photographe dans la chambre noire et la France : de la lune de miel aux noces d’argent » in Les Cahiers de L’Herne CONRAD (sous la direction de Josiane Paccaud et Claude Maisonnat), Editions de L’Herne, 2014 ;

– «To Cross or not to cross the shadow-line» in Twentieth Century Literary Criticism, Gale Literary Criticism Series, volume 303, 10 p.

Maëva touzeau

Maëva Touzeau est doctorante de dernière année au sein du laboratoire CERIEC, de l’Université d’Angers. Elle travaille actuellement sur une thèse intitulée « Le rôle des langues et des littératures francophones sur la construction identitaire ». Elle collabore activement au développement de revues scientifiques aux côtés de Julien Kilanga : Itinéraires Francophones et TraverSCE. Fondatrice et présidente de l’association Franco-Unis, elle œuvre pour créer des échanges interculturels et intergénérationnels entres francophones et francophiles.

Henriette Walter (présidente)

Professeur honoraire de linguistique à l’université de Haute-Bretagne, Henriette Walter est présidente de la Société internationale de linguistique fonctionnelle, membre du Conseil international de la langue française, membre du Conseil supérieur de la langue française, officier de la Légion d’honneur et commandeur des Arts et Lettres. Ses activités de recherche la conduisent en outre à mener des enquêtes phonologiques ou lexicales sur le terrain, magnétophone en main, et à rédiger des ouvrages de linguistique, soit très spécialisés, soit destinés à un public plus vaste. Depuis trente-huit ans, elle organise tous les ans un colloque international de linguistique, en France et à l’étranger. Le colloque de 2013 s’est tenu à Brno (Rép. Tchèque), celui de 2014 à Varsovie (Pologne), celui de 2015 à Kunming (Chine, et celui de 2016 se tiendra à en France, à La Rochelle. Toutes les langues y sont admises, mais il est remarquable que, depuis trente-huit ans, les communications se font à près de 90 % en français. En 2009, dans le cadre de l’année de la France au Brésil, elle a été nommée commissaire de l’exposition O francês no Brasil dans tous les sens/em todos os sentidos qui s’est déroulée à São Paulo, dans le musée de la Langue portugaise, du 11 mai au 20 septembre 2009. Depuis une douzaine d’années, elle participe activement et bénévolement à la Semaine de la langue française par des conférences et des animations pour des publics divers, en France et en Europe. À l’origine du projet de création, à Angers, de la Cité internationale de la langue française et de son parcours ligérien associé, elle en a tracé les fondements avec Benoît Peeters. Membre d’honneur des Lyriades de la langue française, elle participe avec intérêt aux activités de l’association. Elle a publié entre autres ouvrages :

– Le Français dans tous les sens, Laffont, 1988 ;

– Des mots sans-culottes, Laffont, 1989 ;

– Dictionnaire des mots d’origine étrangère (en collab. avec Gérard Walter), Larousse, 1991 ;

– L’Aventure des langues en Occident, Laffont, 1996 ;

– Le Français d’ici, de là, de là-bas, Lattès, 1999 ;

– Dictionnaire du français régional de Haute-Bretagne (en collab. avec Philippe Blanchet), Bonneton, 1999 ;

– Honni soit qui mal y pense, ou L’Incroyable Histoire d’amour entre le français et l’anglais, Laffont, 2001 ;

  • L’Étonnante Histoire des noms de mammifères ou De la musaraigne étrusque à la baleine bleue (en collab. avec Pierre Avenas), Laffont, 2003 ;

  • La Mystérieuse histoire des noms des oiseaux, du minuscule roitelet à l’albatros géant (en collab. avec Pierre Avenas), Laffont, 2007 ;

  • Arabesques. L’aventure de la langue arabe en Occident (en collab. avec Bassam Baraké), Laffont et Éditions du Temps, 2006 ;

  • Aventures et mésaventures des langues de France, Nantes, Éditions du Temps, 2008 ;

  • Les Sciences racontées à ma petite-fille, Laffont, 2009 (276 p.) ;

  • La Fabuleuse histoire des noms de poissons (en collab. avec Pierre Avenas), Laffont, 2011 ;

  • L’Aventure des mots français venus d’ailleurs, Laffont, rééd. 2014 ;

  • Minus, lapsus et mordicus. Nous parlons tous latin sans le savoir, Robert Laffont, 2014.

Merci à tous les acteurs de ces journées et particulièrement aux intervenants qui m’ont permis de composer le programme scientifique de ces 8es Rencontres de Liré, véritable festival de la langue française, et de réaliser ce livret explicatif destiné à tous ceux qui souhaitent mieux savourer le français dans toutes ces expressions.

F. Argod-Dutard, responsable scientifique des Lyriades.

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